Depuis quelques années, nos représentants municipaux se posent la question du développement de la ville de Bordeaux. Son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO place la dimension patrimoniale au coeur des réflexions. Entre autres, c’est à travers l’appel à idées Agora, concours bisannuel organisé par la mairie de Bordeaux, que les décideurs souhaitent s’imprégner d’idées et se forger de nouvelles représentations leur permettant de se positionner sur le devenir de nos quartiers. Forts de ces références, ils construiront la ville de demain. Le concours récompense des équipes d’architectes, urbanistes, paysagistes pour la créativité et la pertinence avec laquelle ils auront répondu aux problématiques.

Mais pourquoi, à l’heure où la participation citoyenne et la prise en compte des réalités sociales font office de figure de proue pour la Ville, fait-on appel à des «experts» venus de toute la France pour répondre à des problématiques locales ? Experts qui n’auront, pour la plupart, jamais mis un pied dans le quartier. Et pourquoi la formule du «concours», soi-disant démocratique mais excluant la parole de ceux qui vivent et construisent la ville de l’intérieur, au quotidien, est-elle encore choisie ?

La thématique de concerne directement les habitants du quartier Belcier, puisqu’il s’agit d’interroger le devenir des chais de la ville sur trois sites, dont la partie nord du quartier Belcier, située entre les quais et la rue Bac-Ninh. Finalement, la Ville se demande comment accueillir de nouvelles populations, au sein de ce quartier en pleine mutation et comment faire évoluer le plan guide proposé par Euratlantique dans le cadre de l’O.I.N.

C’est pourquoi nous avons proposé aux habitants du quartier de s'engager ensemble sur cette voie inexplorée mais sans doute passionnante et quoi qu’il arrive, enrichissante. Ainsi, nous pourrons présenter une autre manière de concevoir la ville de demain, notre futur quartier, plus à l’écoute des réalités quotidiennes des populations habitantes. Insuffler plus de démocratie dans le débat sur la ville n’est-ce pas revenir au sens même de l’Agora ?

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